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Maraîchage

Le maraîchage est la culture de légumes et de certains fruits, à usage alimentaire, de manière intensive et professionnelle. Alors que la culture de plantes alimentaires en potager concerne plutôt l'autoconsommation, le maraîchage concerne la culture pour la vente à la consommation.

Pour une personne seule, une surface d'un hectare et demi est un maximum en agriculture biologique. Elle correspond à l'approvisionnement d'une centaine de familles sur l'année. D'après le petit guide réalisé par bio-aquitaine (Guide maraîchage Bio), une somme de 30 000€ est nécessaire pour acquérir le matériel de base indispensable pour démarrer une activité maraîchère : irrigation, tunnel, local de conditionnement et de stockage…

Parmi les approvisionnements de base :

Pour ce dernier point, il faut remarquer que l'intensification de cette activité par l'utilisation de terre sableuse, à cause de la facilité de son travail et l'obtention de légumes-racines aux formes “parfaites”, au détriment de sols plus nutritifs à base d'argile, oblige à des apports important de fertilisant et d'eau.

D'ailleurs, la consommation d’eau d'un hectare de maraîchage en plein champ avec aspersion est évaluée à environ 3 500m3 par an alors que sous serre la consommation est encore plus importante (environ 1300m3 pour 1000 m2). Quelque soit la nature du terrain, la culture maraîchère étant très consommatrice de nutriments et il est donc important de faire des analyses pour voir comment celui-ci évolue. [La méthode BRDA Hérody étant très souvent cité dans le monde Bio, il peut être intéressant de lire l'étude qui a été réalisée sur celle-ci par l'INRA : Modèle Hérody-BRDA de connaissance des sols ]

Au niveau matériel, les serres sont indispensables pour protéger, principalement du froid, les plantes les plus fragiles et augmenter ainsi les périodes de récoltes. Sur 1,5 ha, l'installation de 1 000m2 de serres permettent d'augmenter la production de 30%.

Les grands tunnels (7 à 9 mètres de large) offrent une structure solide très résistante aux vents, tout en permettant l'utilisation d'un tracteur. Par contre, leur bonne aération est plus compliquée à réaliser qu'avec des tunnels plus petits (4 à 6 mètres de large, sans bâche plastique enterrée). Ces derniers possèdent aussi l'avantage de pouvoir être démontés, mais ne permettent qu'un travail au motoculteur de part leur hauteur (un tracteur ne se justifie pas pour une surface inférieure à 5 000m2).

Spécificités Bio

Le mode de production biologique nécessite un raisonnement particulier au niveau des intrants (produits ajoutés aux cultures) qu'il est nécessaire de détailler ci-dessous.

[Le règlement CEE N°2092/91 concernant le mode de production biologique des produits agricoles en défini les dispositions légales.]

La fertilisation

Quelque soit le mode de production choisi par l'agriculteur, conventionnel ou biologique, la culture forcée de végétaux entraîne forcément un appauvrissement du sol en matière nutritive, qu'il faut donc compenser régulièrement.

Si l'on souhaite se passer de produits chimiques industriels, l'apport de fertilisant ne peut se faire que sous forme de matière organique. Malheureusement, cette dernière met un certain temps (et surtout un temps incertain) pour se minéraliser, étape obligatoire avant de pouvoir fournir des nutriments aux plantes.

On regroupe donc ces fertilisants organiques en fonction de leur “maturité”, autrement dit leur niveau d'avancement dans le processus de minéralisation. Comme la matière organique est principalement composé de carbone (le squelette de la matière organique est toujours composé d'une chaîne de carbone -C-) et que l'élément minéral le plus important pour les végétaux est l'azote (symbole chimique N), cette “maturité” est donc proportionnelle au rapport C/N. [Quelques exemples de valeurs C/N]

Les fumiers de bovin ont une rapport C/N d'environ 20, alors que les fumiers de mouton, porc et volaille sont plus riches en azote (rapport C/N aux alentours de 10 à 15). Les premiers seront donc utilisés comme fumure de fond, ce qui signifie que, puisqu'ils libéreront des minéraux plusieurs mois après avoir été ajouté à la terre (on table sur une minéralisation de 50% la première année, de 30% la suivante et du solde la troisième année), ils ne seront pas d'une grande utilité pour les végétaux plantés dans la foulée.

Par contre, avec un C/N proche de 10, les engrais organiques à base de poudre d'algues ou de déjections de volailles seront beaucoup plus vite assimilable par les plantes et seront donc utilisés en cours de cultures. Ceci dit, la vitesse de minéralisation étant proportionnelle à l'humidité et à la chaleur, les conditions climatiques (un temps frais et sec) peuvent neutraliser un fertilisant bio contrairement à son équivalent chimique qui est directement assimilable.

Les mesures phytosanitaires

Insecticide

Le règlement CEE N°2092/91 n'autorise que quelques matières actives :

- Azadirachtine extraite d'Azadirachta indica (neem ou margousier) [! substance interdite en France !] - Gélatine - Huiles végétales (par exemple, huile essentielle de menthe, huile de pin, huile de carvi) - Pyréthrines extraites de Chrysanthemum cinerariaefolium - Quassia extrait de Quassia amara [! substance interdite en France !] - Roténone extraite de Derris spp, Lonchocarpus spp ou Cubé et Terphrosia spp - Sel de potassium des acides gras (savons mou) - Bouillie sulfo-calcique - Huile de paraffine - Huiles minérales -

Quelques produits homologués :

Fongicide

Le règlement CEE N°2092/91 n'autorise que quelques matières actives :

- Lécithine - Huiles végétales (par exemple, huile essentielle de menthe, huile de pin, huile de carvi) - Cuivre sous forme d'hydroxyde de cuivre, d'oxychlorure de cuivre, de sulfate de cuivre (tribasique), d'oxyde cuivreux - Bouillie sulfo-calcique - Huiles minérales - Permanganate de potassium - Soufre - Hydroxyde de calcium -

Quelques produits homologués :

Rotation

La rotation des cultures doit permettre d'économiser les ressources du sol, d'une part en prélevant des éléments minéraux différents (les besoins en azote, phosphore et potassium sont variables suivant les végétaux), d'autre part en les prélevant à des profondeurs différentes (fonction des systèmes racinaires).