Types d'agriculture

En ce début du XXIe siècle, en France, un agriculteur1) a à sa disposition les types d'agriculture suivantes :

  • agriculture conventionnelle,
  • agriculture biologique,
  • production fermière,
  • agriculture paysanne,
  • agriculture durable,
  • agriculture raisonnée,
  • production intégrée,
  • agriculture de précision.

Note : les différentes informations données dans cette page proviennent du professeur de “grandes cultures” que j'ai eu pendant ma formation. Celui-ci est un agriculteur conventionnel qui produit quelques céréales bio.
Les commentaires sont de ma part…

Agriculture conventionnelle

Étant la norme actuellement, l'agriculture conventionnelle n'est pas spécialement qualifiée. On peut cependant en donner la définition suivante :

  • agriculture occidentale moderne recourant à une mécanisation poussée, aux pesticides et engrais chimiques.

Commentaires

S'il est, de nos jours, assez courant de dénigrer l'agriculture “classique”, en la qualifiant d'intensive et de pollueuse, je pense qu'il faut garder à l'esprit les raisons qui l'ont conduite sur cette voie. Reprenons donc celles-ci rapidement.

sédentarisation

Sans vouloir faire un cours d'histoire, il est quand même bon de se souvenir que c'est grâce aux agriculteurs que nos ancêtres se sont sédentarisés, ce qui a permit le développement des différentes civilisations. L'agriculteur a effectivement la lourde de tâche de domestiquer végétaux et animaux de manière à produire suffisamment de nourriture pour que ses congénères puissent vaquer à d'autres occupations.
Or, bien que l'abondance dans laquelle nous baignons actuellement a tendance à nous le faire oublier, la culture et l'élevage sont - à la base - des activités physiques quasi-permanentes (l'éleveur laitier, par exemple, doit s'occuper de ses bêtes 365 jours par an) et très dépendantes des caprices de Dame Nature.

agriculture mécanisée

Si vous pestez en poussant votre caddie plein dans les allées dallées de votre centre commerciale et sur son parking goudronné, que vous grommelez en transportant vos packs de lait, d'eau ou de bière du coffre de votre voiture à celui de votre réfrigérateur, vous comprendrez facilement les efforts que doit fournir une personne travaillant aux champs ou à l'étable (une vache consomme environ 70kg de végétaux par jour et autant d'eau). La mécanisation de l'agriculture est donc bien un progrès qui ne doit pas être remis en cause, à condition, bien entendu, que cette débauche d'énergie ne nous fasse pas oublier que le vivant est fragile et que nous ne pouvons pas le transformer à notre guise.

agriculture industrielle

On a beau réduire la pénibilité du travail du fermier, ses productions restent toujours à la merci d'un nuisible, d'une maladie ou d'un aléa climatique. Pouvoir intervenir pour protéger ses cultures ou son troupeau, voir améliorer ses rendements, que souhaiter de mieux ? De la même manière que nous profitons des bienfaits de la chimie dans notre vie de tous les jours, que cela soit en débouchant notre lavabo ou en soignant notre mal de tête, l'agriculteur va piocher dans la panoplie des outils mis à sa disposition par l'industrie chimique pour se prémunir des désagréments liés à son activité.

Agriculture biologique

Définition

“Concept global qui s'appuie sur le choix de valeurs comme le respect de la terre et des cycles biologiques, la santé, le respect de l'environnement, le bien-être animal, la vie sociale… C'est un mode de production agricole fondé sur un ensemble de techniques complexes excluant l'utilisation de produits chimiques de synthèse.”
FNAB

Objectifs

  • Respect des écosystèmes naturels,
  • respect de la santé humaine et animale,
  • recherche d'un développement économique cohérent.

Évaluation

  • Cahiers des charges par production,
  • contrôles indépendants,
  • certification,
  • attribution de la marque AB.

Pratiques

  • Concerne toutes les productions,
  • produits chimiques de synthèse interdits,
  • rotations culturales longues,
  • gestion de la matière organique.

Acteurs

  • Fédération nationale des agriculteurs biologiques (FNAB)
  • Organisme certificateur (Ecocert)
  • Coopératives biologiques (Biocoop)
  • Fédération internationale des organisations d'agriculture biologiques (IFOAM)

Commentaires

Paradoxalement, bien que l'agriculture biologique soit certainement la plus “connu” du grand public, notre expérience personnelle nous montre qu'elle est très mal appréhendée (même par les agriculteurs !) et qu'elle mérite quelques explications complémentaires…

De l'Esprit à la Lettre

Je ne chercherais pas, ici, à retrouver l'historique des divers courants de réflexions qui ont conduit à la mise en place, en 1981, d'un règlement national définissant l'Agriculture Biologique (cf FNAB).
Ce qui m'importe, en fait, c'est qu'il y a toujours un décalage entre l'esprit et la lettre, et que ce qui compte, au final, c'est le résultat. Dans la pratique, et quelque soit l'éthique sous-jacente de la Bio, l'agriculteur n'est tenu qu'au respect d'un règlement (ce qui n'est déjà pas si mal puisque la certification est effectuée par un organisme indépendant garant du respect de la législation !) qui ne peut être que pragmatique.
Un exploitant agricole peut donc très bien avoir des productions certifiées AB sans pour autant respecter les valeurs de l'agriculture biologique…

Quelques vérités sur la Bio

  • La Bio, le paysan et l'industriel

La mouvance Bio ayant ses racines dans une remise en cause de la chimie moderne, d'une recherche de fertilité des sols non basé sur la méthode NPK, son image s'oppose de fait au monde industriel et à ses complexes pétro-chimiques.
Effectivement, la règlementation interdit aux agriculteurs Bio tout emploi de produits chimiques de synthèse ou génétiquement modifiés. La certification garanti donc que les produits Bio sont le plus naturel2) possible et qu'ils ne contiennent aucun résidu de pesticides.
Pour autant, rien n'interdit à l'agriculteur de chercher à optimiser ses méthodes agricoles et, pour cela, à tayloriser son travail. Il est en effet toujours plus facile de se concentrer sur un seul produit en le mécanisant au maximum, ce qui nous amène à des situations où un agriculteur va produire plusieurs hectares de pommes de terre ou de poireaux, voir plusieurs dizaines de milliers de poulets.
Les produits seront bien certifiés Bio, mais nous sommes loin de l'image du maraicher ou du fermier… Et tant que la recherche du moindre cout restera la seule vision de développement d'une filière, nous tendrons vers l'industrialisation.

  • La Bio, le gourmet et le médecin

Différences entre la saveur, due à la maturité et à la fraicheur du produit, et la pureté (pas de résidus de produits nocifs)

  • La Bio, l'écologiste et le climatologue

Différences entre pollutions locales et gaz à effet de serre

1) Agriculteur : « celui qui cultive la terre » - Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales
2) Naturel : «qui est le fait de la nature» - Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales
 
references_techniques/types_agriculture.txt · Dernière modification: 2013/09/14 13:23 (modification externe)
 
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